
Le hasard des lectures permet les rencontres avec des personnages singuliers. Ainsi pourrait-on imaginer Thomas Layton, un antiquaire passionné affalé dans ce fauteuil à la fin de sa vie. C’était un collectionneur acharné, obsessionnel au point de n’avoir jamais ouvert certains paquets contenant ses achats qui remplissaient tout de même une trentaine de bâtiments ! Né en 1819, il a vécu à Brentford, dans le Middlesex, et fut très actif dans les affaires locales, siégeant au conseil de sa ville de longues années. Mais il a surtout consacré 70 ans de sa vie à collectionner livres, pièces de monnaies, estampes, manuscrits et curios.
C’est évidemment sur ce dernier point que je me suis arrêtée.
Pour avoir une idée de l’étendue de sa collection, on pourra feuilleter les huit catalogues de la vente de 1914 de ce qui était considéré « sans importance » par rapport au coeur de sa collection.
En effet, la majeure partie de celle-ci a été léguée aux habitants de Brentford. Il voulait que soit créé un musée dans sa maison près de Kew Bridge, mais ce fut impossible. Certains objets de sa collection (notamment la collection préhistorique) se trouvent au Museum of London qui devrait réouvrir en 2026 à West Smithfield.
La majeure partie de ses livres sont également stockés aux Archives de Londres. Ils devraient être transférés au centre de stockage de Woolwich au sud-est de Londres.

Il va sans dire que les objets ethnographiques de Layton représentent une goutte dans cet océan d’artefacts. Ils ont cependant fait l’objet d’une étude par Glynn John Charles Davis dans le cadre d’un MA in Museum Studies of University College London en 2012, disponible en ligne.
Ci-dessous un graphique issu de son mémoire :

Ce dernier évoque 476 objets ethnographiques comprenant une très grande proportion d’objets nord-américains, notamment des pointes de flèches. Les armes, très collectées à l’époque, constituent effectivement un pôle important. À noter que l’absence de documentation sur ces objets (et sur la quasi totalité de la collection Layton) rend compliqué l’étude des artefacts.
L’auteur s’est concentré sur la collection océanienne, soit une cinquantaine d’objets parmi lesquels armes et outils prédominent. Certains d’entre eux n’ont pas été localisés, d’autres sont dans les réserves du Mueum of London et ne sont pas exposés.

Néanmoins, malgré cette invisibilité, il existe un objet des plus remarquables : Une boîte à trésor maori, aux motifs complexes. Celle-ci est conservée au Museum of London et été le sujet d’un rapport conséquent mis en ligne (92 pages), riche de comparaisons avec des exemplaires d’autres musées. Un document réalisé par Rosamund Currie, Glynn Davis, Catherine Elliott, Umaporn Kruekamwang et Raquel Pinto.

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