
Au cours de l’année écoulée, j’ai consacré beaucoup de temps à l’étude des premières photographies du Golfe de Papouasie. Ce travail reste bien sûr partiel, tant par la limitation des sources que par mon choix de limitation géographique… à étendre à d’autres régions de la Papouasie et au-delà.
Le document ci-dessous réalisé par Ewan Maidment propose un inventaire des collections photographiques anciennes, établi il y a une vingtaine d’années.
Bien qu’il soit daté (2011), il constitue une base précieuse.
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Un autre document, plus récent, a été établi par Jan Hasselberg : Cette liste présente un aperçu des collections photographiques de Papouasie-Nouvelle-Guinée (anciennes colonies britannique et allemande) et de Papouasie occidentale (ancienne colonie néerlandaise). Jan Hasselberg reconnaît les apports précieux de la liste d’ Ewan Maidment du Pacific Manuscript Bureau (2011) mais aussi de la liste des archives et collections de la Nouvelle-Guinée britannique/Papouasie fournie par Max Quanchi dans son ouvrage Photographing Papua (2004).
Télécharger Historical Photographs from New Guinea 1875-1940
Ces investigations m’ont conduite à explorer le travail du chercheur Jan Hasselberg, dont j’ignorais l’existence, consacré à l’inventaire des premières photographies prises en Nouvelle-Guinée. Il met en lumière le caractère complewe de ces images, qui révèlent, chacune à leur manière, un entrelacs d’intentions, de finalités et d’influences, souvent imbriquées de façon consciente ou inconsciente.
L’anthropologie a joué un rôle déterminant dans les débuts de la photographie en Nouvelle-Guinée, influençant à la fois le choix des sujets et leur mise en scène. Durant les premières décennies de la colonisation, les portraits anthropométriques coexistaient avec des clichés d’artefacts ou d’ornements exotiques. Missionnaires, administrateurs et planteurs ont sans doute contribué à élargir les thématiques abordées, tout en exerçant une influence sur les anthropologues qu’ils côtoyaient.

À partir de 1910, les anthropologues de terrain ont marqué l’évolution de la production visuelle locale, enrichissant les archives photographiques devenues plus accessibles. Progressivement, la photographie s’est ouverte à des dimensions plus sociales et communautaires, documentant des scènes de la vie quotidienne et des rituels longtemps négligés.

Ce qui me paraît essentiel, c’est que les contributions de nombreux chercheurs de terrain ont permis de rassembler un corpus photographique d’une richesse remarquable. Ce patrimoine visuel constitue aujourd’hui pour les Néo-Guinéens une mémoire iconographique précieuse, à la fois vaste dans son étendue géographique et foisonnante dans la diversité des sujets abordés.
Photo 1 : Sortie de masques Elema, delta du Purari, © British museum Oc,A1.7
Photos 2 et 3 issues de l’expédition de Cambridge du détroit de Torrès en 1898 sur le site
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