Les tablettes de Rapa Nui

Vitrine île de Pâques au musée du Quai Branly-Jacques Chirac, photo de l’autrice, janvier 2025

Quatre tablettes de Rapa Nui ont été prêtées au musée du Quai Branly par la Congrégation des Sacrés Coeurs de Jésus et Marie de Rome et ce jusqu’en juin 2025 où elles sont exposées sur le plateau des collections.

Les quatre tablettes, couvertes de glyphes, sont parmi les plus célèbres du corpus : Mamari, L’échancrée, Aruku Kurenga et La Rame. J’ai déjà évoqué cette écriture pascuane dans quelques notes, Rongorongo, Tablettes de l’île de Pâques à Santiago du Chili, des articles qui datent de 2009 !

Tablette Mamari comportant environ 800 glyphes, photo de l’autrice musée du Quai Branly-Jacques Chirac, 2025

Ce sont certainement ces objets qui ont contribué à nourrir le mystère de l’île de Pâques. Les kohau Rongorongo, au nombre de 21, sont conservés dans dix musées d’Europe, de Russie, des Amériques et une collection privée (cf.tableau ci-après). Ces tablettes sont organisées en lignes parallèles régulières. Les glyphes représentent des êtres , des humains, animaux, hybrides ainsi que des signes géométriques et sont agencés en boustrophédon inversé c’est-à-dire selon un serpentin à suivre en continu en tournant sans cesse la plaque sur elle-même. Il faut de plus les lire de gauche à droite en partant de la ligne inférieure de chaque tablette (ce qui n’est pas vrai pour des cas particuliers).

Il semble que cette écriture fut l’apanage d’experts : les Tangata Rongorongo. Plus précisément Kohau Rongorongo signifie Bâton ou canne pour réciter et Tangata rongorongo, l’homme qui sait réciter.

Pour avoir un résumé sur ces quatre tablettes, lire le dossier du musée.

Tablette L’échancrée offerte à Mgr Jaussen, évêque de Tahiti en 1869, photo de l’autrice musée du Quai Branly-Jacques Chirac, 2025

Ces tablettes ont peut-être été réalisées dans un bois qui servaient aux embarcations mais les analyses toutes récentes ne sont pas aussi formelles pour tout le corpus. Ainsi, L’échancrée est-elle faite dans un bois qui ne provient pas de Rapa Nui ! Une étude récente sur cette tablette a été réalisée par Lorenzo Lastilla, Roberta Ravanelli, Miguel Valério et Silvia Ferrara. Lire leur article : Modelling the Rongorongo tablets : A new transcription of the Échancrée tablet and the foundation for decipherment attempts. Toujours à la recherche du déchiffrement de ce langage…

Détail de Aruku Kurenga comportant 1300 glyphes, photo de l’autrice musée du Quai Branly-Jacques Chirac,2025

La tablette Mamari (ou tablette C) comporterait un calendrier lunaire d’après le chercheur Paul Horley dans le Journal des Océanistes 132 : Lire son article de 2011 : Lunar calendar in rongorongo texts and rock art of Easter Island. Miguel Valério dans un article plus récent (2024) confirme ces résultats et les approfondit : The Rongorongo ‘Lunar Calendar’ of Rapa Nui (Easter Island) and the Type of Script.

Détail de La Rame ou Tahua, photo de l’autrice musée du Quai Branly-Jacques Chirac,2025

Il existe un grand nombre d’études en ligne sur les tablettes Rongorongo. Grâce aux avancées technologiques, ces études deviennent de plus en plus précises. Toutefois, il n’est pas toujours facile de s’orienter parmi cette multitude d’informations. Voici les dénominations des tablettes et autres objets portant des glyphes selon l’index de Barthel, car ce sont sous ces noms que l’on trouve les informations pour les tablettes sur lesquelles on souhaite obtenir des détails supplémentaires.


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