
Dans le précédent article, nous avions noté l’existence de fortes affinités entre les masques de bois des Kilenge de Nouvelle-Bretagne, ceux en tissu d’écorce du golfe de Huon en Nouvelle-Guinée et les réalisations des îles Tami, et ce principalement en raison de vastes réseaux commerciaux existants et par suite des échanges constants entre les populations de ce complexe maritime. Sur les îles Vitu, autrefois appelées « French Islands », au nord-ouest de la Nouvelle-Bretagne, des masques de bois, de fibres, de tissu d’écorce et encore ornés de plumes ne sont pas étrangers à ceux rencontrés. Le type de masque-casque en bois, appelé Kakaparaga, (ci-dessus) ne peut cacher ses ressemblances avec le masque Nausung des Kilenge. On retrouve la calotte, le long nez droit et fin, les grands lobes d’oreilles, et des zones de peinture sous les yeux rappelant « les larmes » des Nausung. La bouche diffère, elle est peu marquée et la langue est absente.

La palette de couleur est souvent remarquable avec des tons bleu-vert peu fréquents d’utilisation.
Il existe d’autres masques très impressionnants, utilisés autrefois dans le cadre des initiations et portés sur les épaules par des danseurs. J’ai pu voir ce masque au musée d’ethnographie de Berlin et au musée Barbier Mueller (cf. photos ci-dessous).


Ci-après une description fournie par le musée Barbier-Mueller : « La structure du masque, composée de rotin et parfois de bambou, est recouverte d’un tissu d’écorce résistant. Partant d’un front bas, le masque descend en forme de triangle sur un long nez richement orné, dont le septum percé est orné d’une grande fibule horizontale en bois léger. Les yeux rapprochés sont confectionnés dans le même matériau et soulignés par des pupilles noires ; la bouche ouverte, munie de dents faites de petites baguettes de bois, se termine par une grande langue (ou une lèvre inférieure) qui sort à l’horizontale. Le front et le grand nez sont peints en blanc, tandis que des lignes rouges soulignent la zone de la bouche et des yeux ainsi que la « couronne » en tissu d’écorce qui devait retenir une coiffure noire ; à l’arrière, on remarque des motifs noirs et blancs sur fond rouge ».
