
Parmi les productions artistiques des Kilenge, le plus étonnant est la présence de masques en bois, matériau très rarement utilisé à cette fin en Nouvelle-Bretagne. Ils sont par conséquent un peu plus connus dans les collections que les précédents.
Il s’agit notamment de masques appelés Nausung, peints en blanc, rouge et noir… De forme ovale, sur fond blanc, le nez est long et droit généralement de couleur noire, les yeux possèdent des arcades sourcilières prononcées et sont souvent ornés de triangles noirs posés comme des larmes. La bouche est ouverte et laisse poindre une langue rouge entre des dents noires. Les immenses lobes des oreilles sont détachés du visage, la tête toute entière est coiffée d’une calotte striée en noir, rouge, blanc, surmontée de plumes.


Les masques sont portés avec des chemises et des pantalons gonflés, probablement par la présence de feuilles. Autrefois, les costumes devaient être réalisés entièrement en fibres et feuilles. Le danseur peut maintenir le masque par les dents grâce à un bâton inséré à l’arrière. Dans leurs détails, les masques ne se ressemblent pas, et diffèrent notamment dans l’ornementation des yeux. Ils seraient liés aux fils du héros Moro qui est représenté par un corps de serpent et un visage humain. Les masques Nausang jouent un rôle important dans les rituels d’initiation. On doit au Pr. A. A. Gerbrands des études sur ces masques dans les années 1960 à 1980. Il pense qu’ils ont leur origine dans les masques des îles Tami et sont stylistiquement proches des masques du Golfe Huon, évidemment en lien avec Tami. À Tami, on trouve les masques tago qui semblent être la version en rotin des masques nausung. Pour exemples les masques suivants :



Autrefois, les femmes n’avaient pas le droit de voir ces masques. Il est resté de cette époque l’habitude d’une belle ornementation du visage de celles-ci rappelant les caractéristiques du masque.
