

Pagaie © Musée du Quai Branly 71.1883.3.35 et détail du manche
Pour terminer notre rapide tour d’horizon des îles Australes, je vous présente aujourd’hui les « pagaies cérémonielles » en bois finement sculptées.
Elles ont été largement collectés dans le Pacifique, semble-t-il pendant la première moitié du XIXe siècle. Rhys Richards (c.f. Les « pagaies cérémonielles » des îles Australes, les recherches de Rhys Richards et la piste espagnole de Gilles Bounoure à propos du livre Austral islands de Rhys Richard) a montré que ces pagaies ont été produites vers 1820-1840, et qu’aucune ne semble remonter à une époque antérieure.
On ne connaît pas la fonction originelle de ces pagaies, inaptes à la navigation. Il semble qu’elles aient répondu (après le milieu du 19ème siècle) à une demande des habitants pour intervenir dans les échanges de biens de valeur, et plus tard à celle d’Européens pour des objets exotiques.
La large lame en forme de pétale peut être décorée de croix, de motifs de festons, de chevrons, de motifs d’animaux ou encore de soleils et d’étoiles. Le manche est une longue tige étroite de section circulaire parfois carrée, et son extrémité est souvent sculptée de figures anthropomorphes.


Pagaie © Musée du Quai Branly 71.1920.9.2 et Sommet d’un manche de pagaie © Sotheby’s vente du 4/12/2020


La photographie ci-dessus montre un haut de pagaie inhabituel, plus proche des sculptures qui ornent les manches de chasse-mouches « de prestige ».
Parmi les curiosités, on remarque encore cette pagaie à double manche, dont on a du mal à cerner sa fonction ou son interprétation.
Photos in Polynesia. The Mark and Carolyn Blackburn Collection of Polynesian Art.
À Raivave de nos jours, on trouve un sculpteur qui produit ce genre de pagaies à destination des touristes.

Photo de l’autrice, septembre 2022