
Lorsqu’on se perd dans les méandres de l’histoire des collections (et ils sont nombreux puisque le point de départ de cette série de notes concerne les collections de Davis, commandant du H.M.S. Royalist !), l’on se heurte parfois à des impasses souvent dues aux lacunes d’informations recueillies lors de l’entrée de l’objet dans un musée.
Ainsi, m’interrogeant dernièrement sur les collections d’Arthur Mahaffy, la thèse fort détaillée de O’Brien (cf. article précédent), stipule (p.99) que Mahaffy a présenté une carte de navigation des îles Marshall au musée australien de Sydney et ce dès 1896. Il a déclaré que la carte avait été réalisée entre 1894 et 1895 dans les îles Marshall pour Robert Louis Stevenson qui résidait alors à Samoa mais Mahaffy n’a pas précisé comment il était entré en possession de cet objet… et ce dernier demeure malheureusement introuvable dans les collections de l’Australian Museum !
De l’autre côté du monde, le Penn Museum de Philadephie détient une carte de navigation des Marshall ayant appartenu à R.L. Stevenson. Un article détaillé dans le journal du musée, volume 10, numéro 1-2 de l’année 1919 « A Marshall Islands Chart » (dédié à un certain et honorable John Wanamaker) précise l’objet et son fonctionnement. Stevenson l’aurait acquis en 1890 lors de son voyage dans les Marshall ! S’agit-il du même objet ? Je ne saurai le dire.
Comment la carte (ou l’une des cartes ?) de navigation de R.L. Stevenson a-t-elle atterri au musée de Philadelphie ? La notice précise : Achetée par Mme Isobel Strong à la vente aux enchères de Anderson Auction Company, 1914. Quelques catalogues de ventes de cette maison sont disponibles sur internet, notamment grâce à la numérisation réalisée par l’université du Michigan… On est surpris du nombre d’ouvrages mis en vente et il faut l’avouer englouti par eux si on se livre à quelques recherches sur le net… Mais c’est la piste des armures de Kiribati que le musée a acquis lors de cette vente qui nous fournit la réponse avec cette photographie :

« En novembre 1914 et janvier 1915, la Anderson Auction Company de New York a proposé à la vente une collection de lettres, manuscrits, livres, portraits et curiosités qui avaient été la propriété personnelle de Robert Louis Stevenson. La liste des bibelots comprenait plus de deux cents objets rassemblés par Stevenson au cours des six ans et demi de vie et de voyages dans les mers du Sud. Le musée universitaire en a acheté une vingtaine, grâce à la contribution de John Wanamaker !… »
Et notre carte de navigation d’apparaître sur cette photographie des objets de Stevenson à la vente de 1914 !
Belle recherche,merci.(un lecteur JC DURAND-BOGUET
J’aimeJ’aime