

Afin d’étayer son hypothèse (« A’a reliquaire« ), Steven Hooper remarque qu’il existait en Nouvelle-Zélande, des coffrets funéraires anthropomorphes (telle la figure ci-dessus, haute de 93cm) réservés principalement à la conservation des os, y compris les crânes. La parenté avec A’a dont la cavité est véritablement bien creusée lui semble indéniable. Mais si tel est bien le cas, qu’est-ce qu’un reliquaire ?
« A reliquary is a very particular type of god- image because it is an actual as well as a metaphorical container. It is the permanent repository of divine substance, not, as with other images, the temporary repository of divine presence » écrit Hooper (p.41)
Il pose ainsi la nature de la relation entre le contenant et le contenu ; est-ce que le fait d’être en contact avec une substance divine, de restes d’ancêtres chargés de mana, procure-t-il à A’a un caractère sacré permanent, tant bien même la boite serait vide ? A-t-il le statut d’un conteneur métaphorique équivalent au type d’image qu’il a renfermée ? Hélas nous n’avons pas la réponse.
Lorsqu’on s’interroge sur ces contenants, il vient naturellement à l’esprit la Fare Atua de Tahiti déjà décrite. Ainsi Hooper poursuit-il : « To a certain extent, A‘a can be regarded as equivalent to the famous Tahitian god house (fare atua) in the British Museum (LMS 120), the one a transformation of the other, with A‘a containing the human relics of a divine personage connected by actual descent, while the fare atua contained the “artificial” relics of a divine personage connected by putative descent ».


on pourrait imaginer que la Fare Atua contenait des reliques « fabriquées » d’un personnage divin (le to’o), et, de la même façon, A’a contenait les reliques humaines d’un personnage divinisé par ses liens généalogiques. Une homologie bien séduisante !
Photo 1: Reliquaire maori Oc.1950, 11.1 © British Museum.
Photo 2: A’a, Londres 2018, photo de l’auteure lors de l’exposition Oceania.
Photo 3: Vue de dessous Fare Atua LMS 120 © British Museum.
Photo 4: Vue de dos, ouvert de A’a © British Museum.