Art classique Arawe

Guerrier Arawe, Photo Rev D.L. Francis vers 1934 © The British Museum Oc,A5.94

J’ai souvent évoqué la Nouvelle Bretagne avec les Tolaï, Sulka et Baining mais très rarement les cultures des sociétés situées plus au sud ouest de l’île, les Nakanaï et les Arawe. Les motifs sur certaines réalisations m’ont intéressée avec les articles Faune, flore, visage ou des motifs Nakanai, Agentivité, captivation, fascination…, intervenant essentiellement sur les boucliers. Ce sont eux qui constituent l’essentiel du fonds des collections publiques occidentales. Mais les artefacts Arawe comprennent aussi et entre autres, des parures féminines et masculines (avec la présence d’une grosse huître perlière (Pinctada maxima) dont le bord interne de la coquille est jaunâtre, appelée « Gold Lip », ou encore celle de défenses de porc), des bols en bois, des paniers et de manière plus spécifique, des sarbacanes. Il existe encore de la monnaie de coquillage, les mukmok et singa (petits disques de pierre perforés), présente lors des échanges.

Il est cependant difficile de pouvoir contempler ces objets dans les musées. Les premières collectes occidentales connues se sont certainement déroulées lorsque la Nouvelle Bretagne, appelée alors Neu Pommern, faisait partie de la colonie allemande Kaiser Wilhelms Land & Bismarck Archipel, avant la première guerre mondiale.

À l’époque, le critère intéressant essentiellement les collecteurs était de pouvoir constituer des collections « représentatives » pour les musées allemands, avec en arrière fond l’idée d’une « ethnographie de sauvetage ». L’anthropologie sociale n’était pas encore de mise, et la seule particularité remarquée chez ce peuple Arawe était la pratique de la déformation des crânes des enfants afin d’allonger la tête, pratique qui les distinguait des autres communautés de l’île.

Femme Arawe et son enfant, photo de Vera Delves Broughton, 1936 © British Museum Oc,B27.7.jpg

Richard Parkinson (Trente ans dans les mers du Sud (1907)) est évidemment le premier collecteur célèbre dans la région. Il a beaucoup vendu à des musées et c’est ainsi que quelques objets du sud de la Nouvelle-Bretagne se retrouvent au Museum für Völkerkunde de Dresde et au Field Museum de Chicago. Jim Specht, dans son article « Traders and collectors: Richard Parkinson and family in the Bismarck Archipelago, P.N.G » in Pacific Arts 21-22 de juillet 2000, estime que son épouse Phebe Parkinson, a également vendu au Museum für Völkerkunde de Leipzig.

Le marchand japonais, Isokichi Komine, établi à Rabaul en 1902, était lui aussi un collectionneur averti dans l’archipel Bismarck. C’est Alfred B. Lewis qui lui acheta une grande partie de sa collection en 1911, malgré la pauvreté de la documentation accompagnant les objets et le fait que certaines pièces lui semblaient avoir été réalisées spécifiquement à l’attention de Komine (cf. An american anthropologist in Melanesia, Robert Welsch 1998 p.425). C’est par ce biais qu’il existe quelques objets du sud ouest de la Nouvelle-Bretagne dans les collections du Field Museum.

Un autre nom apparait encore dans la recherche des objets du sud de la Nouvelle-Bretagne collectés très tôt, il s’agit de Wilhem Wostrack, originaire de Stuttgart et officier de district basé en Nouvelle-Irlande sous les ordres du gouverneur Hahl. Nous l’avions évoqué au sujet de la collecte d’Uli. En 1904, Graf von Linden a chargé Wostrack d’envoyer des objets à Stuttgart car la majorité des artefacts collectés dans les colonies allemandes étaient « réservés » pour le musée de Berlin. C’est ainsi que parmi des collectes importantes de Nouvelle-Irlande, se trouvent aussi au Linden Museum, quelques objets provenant de la côte sud-ouest de la Nouvelle-Bretagne.

Monnaie « Gold-Lip » © Linden Museum 57 977 in Form Colour Inspiration, Arnoldsche 1999.
Ornement pectoral avec des défenses de porc © Linden Museum 14 379 et 14 384 in Form Colour Inspiration, Arnoldsche 1999.

D’autres types de collecteurs sont arrivés en Nouvelle-Bretagne dans l’entre-deux-guerres. Parmi eux, Felix Speiser s’est intéressé aux cérémonies Arawe et à la pratique d’élongation des crânes. Dans la culture matérielle il s’est focalisé sur les sarbacanes, les ornements de défenses de porc, les styles des motifs sur les boucliers.

À suivre

Sources :


Un commentaire sur “Art classique Arawe

Ajouter un commentaire

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

Propulsé par WordPress.com.

Retour en haut ↑

%d blogueurs aiment cette page :