Ann Chowning et Jane C. Goodale en Nouvelle-Bretagne

© C. Goodale Jane « Imlohe et les mystères de la Passismanua, Southwest New Britain »  Expedition Magazine 8.3 (1966). Ci-dessus Jane sous sa maison à Umbi et ci-contre :
Ann découvrant des pierres taillées à Silop

Dans le début des années 60, des chercheuses américaines se sont intéressées, elles aussi, à l’ouest de la Nouvelle-Bretagne. L’anthropologue Ann Chowning a vécu dans l’intérieur près de Kandrian dans les années 1962-1966 et 1980 -1981 au sein de la population Sengseng, et entre en 1966-1968 et 1975-1976 au sein des Kove. J’ai déjà évoqué Ann Chowing sur ce blog car sa thèse de doctorat était basée sur son travail de terrain de 1954 à 1956 auprès des Nakanaï (Lakalaï). Quant à l’anthropologue Jane Goodale, son travail de terrain l’a menée chez les Kaulong au cours de trois voyages dans le sud-ouest de la Nouvelle-Bretagne (1962-1964, 1967-1968 et 1974).

Carte in © C. Goodale Jane « Imlohe et les mystères de la Passismanua, Southwest New Britain » 
Expedition Magazine 8.3 (1966)

Elles sont parties ensemble pour l’arrière-pays de Kandrian lors d’un premier séjour de reconnaissance en 1962 : Jane s’est arrêtée à Umbi et Ann s’est installé à Dulago. Puis elles sont revenues entre juin 1963 et août 1964.

Toutes les deux ont relevé l’existence de « grands hommes » portant notamment ce que nous avons déjà évoqué, des ornements avec des défenses de porcs, mais surtout de petits disques de pierre perforés (mukmok) associés à des dents de chien et des perles de coquille sur un pagne en tissu d’écorce. Plus rarement, comme c’est le cas sur cette photographie, de grands mukmok, étaient tenus à la main. Les coquilles de perles à lèvres dorées (Gold Lip) étaient toujours utilisées dans les transactions financières mais les autres objets, restaient transmis de génération en génération…

Outre leurs enquêtes ethnographiques, elles ont mis en évidence un important site à Silop où s’étaient développées, jadis, des industries de la pierre taillée.

Elles ont été partiellement financées par le National Geographic qui a publié leur premier article traitant d’un objet typique des Arawe, les sarbacanes, Blowgun Hunters of the South Pacific (1966).

© Jane C. Goodale

Goodale a rassemblé quelques objets représentatifs qui sont aujourd’hui conservés au musée de l’Université de Pennsylvanie. Parmi ces objets, on trouve ces fameuses coquilles « aux lèvres d’or » dont les pratiques d’échange sont devenues l’objet de ses recherches. Elle a notamment publié To Sing with Pigs is human. The Concept of Person in Papua New Guinea en 1995.
À la suite des découvertes de Chowning et Goodal à Silope, Jim Specht, anthropologue à l’Australian Museum, s’est rendu dans l’Ouest de la Nouvelle-Bretagne en 1979 pour effectuer des recherches archéologiques. L’intérêt de Specht pour l’île avait débuté dans les années 60 avec les fouilles des sites de poterie Lapita sur l’île de Watom. À la suite des découvertes de Goodale, il a investigué les régions de Kandrian puis Talasea, sur la côte nord, afin de comprendre le réseau commercial qui a dû très tôt relier les peuples de la Nouvelle-Bretagne occidentale à ceux, notamment, de la péninsule de Huon, mettant aussi en jeu des industries précoces mais élaborées de l’obsidienne.

© Penn Museum 2010-23-23

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