


Ces trois photographies de Powell-Cotton semblent parler d’elles-mêmes. Elles dépeignent un explorateur anglais en temps coloniaux… Un personnage mis à mal récemment par le mouvement Black Lives Matter. Pourquoi ? Qui était cet homme ?
On se doit effectivement de souligner l’ambiguïté du personnage, mais la question n’est pas ici de faire le jugement du major Percy Powell-Cotton et de sa collection, une tâche fort complexe si l’on veut savoir comment il a acquis les objets qu’il a rapportés en Angleterre. Achats, pillages ? (Voir entre autres l’article ).
Notre propos est plutôt de comprendre ici ses moyens d’obtention d’objets du Pacifique en provenance du H.M.S Royalist.
Entré jeune dans l’armée, Percy Powell-Cotton prend sa retraite militaire en 1901 à l’âge de 35 ans tout en souhaitant poursuivre ses explorations en Asie et en Afrique afin de collecter des spécimens zoologiques et ethnographiques, puis plus tard, réaliser des films sur les peuples et les animaux des pays qu’il visitait. Bien que grand chasseur, il devint membre de la Zoological Society, de la Royal Geographic Society et du Royal Anthropological Institute, passionné par la faune et la flore, et la transmission des connaissances sur ces sujets. En 1896, Powell- Cotton avait déjà eu à coeur de construire un pavillon dans les jardins de sa résidence de Birchington-on-Sea dans le Nord-est du Kent, afin d’y abriter les spécimens d’histoire naturelle et les objets ethnographiques recueillis lors de ses expéditions.
Le museum s’est par la suite considérablement développé et, entre 1936 et 1938, conscient des lacunes de sa collection, Powell-Cotton a voulu l’enrichir, et ce notamment par des objets du Pacifique. Ses sources d’acquisition étaient nombreuses, mais parmi elles on repère Gerrard & Sons qui, dès 1890 était en rapport avec Powell-Cotton pour ses services de taxidermie. C’est peut-être de cette façon qu’il a pris connaissance, en 1936, de la collection Davis, ou peut-être via Henry Balfour du Pitt Rivers Museum qui était un de ses amis, ou encore des relations qu’il avait nouées avec les départements d’ethnographie et d’histoire naturelle du British Museum.


Quoiqu’il en soit, ce sont 99 objets de la collection Davis qui furent acquis par Powell-Cotton. Ceux-ci représentaient-ils le reliquat de la collection qui était entreposée à Londres depuis 44 ans ? Ou au contraire ont-ils fait l’objet d’un choix précis ? Si tel est le cas, il semble que Powell-Cotton se soit intéressé à la diversité des matériaux puisqu’on trouve parmi les objets, des artefacts réalisés en os, des échantillons de carapace de tortue, des ornements avec des dents de baleine, des coquillages…
