
Harry Geoffrey Beasley (1881-1939) fait partie de l’histoire de la collection Davis dans la mesure où il a acheté 85 objets par l’intermédiaire de Gerrard&Sons en 1916. Outre cette anecdote, il s’agit d’un personnage bien connu du monde des collectionneurs puisqu’entre 1895 et 1939, il a accumulé plus de 10000 objets de tous les continents, et créé son propre musée en 1928 : Le Cranmore Ethnographical Museum situé à Chislehurst au sud-est de Londres. Ses étiquettes sont reconnaissables car elles sont toutes sur le même modèle, des rectangles blancs, coupés à leurs 4 coins, portant la mention « Beasley collection », le numéro de registre dans lequel chaque objet était consigné, parfois la date d’acquisition et/ou le type d’objet, le lieu de provenance. S’il ne voyageait jamais bien loin, il a su très tôt se constituer un important réseau auprès de marchands, de missionnaires, d’ethnographes, de conservateurs de musées, car son museum était un lieu de recherche doté d’une exceptionnelle bibliothèque que fréquentait un grand nombre de chercheurs. C’est probablement par l’intermédiaire de ce réseau, au sein duquel des achats d’objets de la collection avaient été effectués avant 1916, qu’il a eu connaissance des objets « Davis ».
De tous les objets ethnographiques, Beasley avait une préférence pour les artefacts du Pacifique et plus encore pour ceux qui avaient un rapport avec l’histoire coloniale britannique : la collection Davis répondait parfaitement à ses critères de recherche.
En 1916, Beasley a fait don de trois objets de la collection Davis au Horniman museum. Ils correspondent au numéro 658 du catalogue (des sacs provenant des îles Banks), ne figurent pas dans les registres de Beasley et ne portent pas son type d’étiquette reconnaissable. Ce qui laisse supposer que ces objets sont parvenus directement de Gerrard & Sons au musée.


Beasley est décédé en 1939 et conformément à son testament, sa veuve, Irene Beasley a dispersé sa collection entre 1941 et 1955. Bien que le Cranmore Museum ait été endommagé par les bombardements de la Seconde Guerre mondiale, la collection ne fut pas touchée. Une première sélection fut effectuée au profit du British Museum (1944 – malheureusement pas d’image en ligne). Parmi les autres musées bénéficiaires, il y eut le musée d’archéologie et d’anthropologie de Cambridge, le World Museum de Liverpool et le National Museum of Scotland.
Collection Beasley / Gilbert Group / Recueilli par l’amiral Davis, HMS Royalist, 1890-3 / appelé Batjiran / No 1019
Pour en savoir plus sur Beasley, lire Provenance. Twelve Collectors of Ethnographic Art in England, 1760-1990 d’Hermione Waterfield and J. H. C. King (2006).
En guise d’introduction à cet ouvrage :
Et souhaiter que la thèse de Lucie Carreau de 2009 : Collecting the Collector : Being an exploration of Harry Geoffrey Beasley’s Collection of Pacific Artefacts made in the years 1895-1939, puisse être éditée pour le grand public.